Jouer à boules
Je me souviens qu’un ami de mon père, quand j’étais enfant, venait parfois à la maison demander si on faisait quelque chose dimanche après-midi…
- Rien de spécial, répondait mon père.
- Allons jouer à boules ! proposait alors Denis.

Jouer à boules
Jouer à boules, c’était soit à Montplaisir, au bistrot de Monique ou chez Joël Lottiaux, à Douzies.
- Emmène ta fille, insistait Denis. Elle nous servira de "planteuse".
J’étais contente. J’aimais sortir. De plus, servir de "planteuse", c’était l’occasion de gagner quelques francs… Au café, Denis et mon père retrouvaient plusieurs amis. Ils commandaient d’abord à boire puis ils débutaient leur partie.
Vous vous demandez sans doute en quoi consistait le rôle d’une "planteuse" ?... Le jeu de boules est l’ancêtre du bowling. Neuf quilles et deux boules. Mon travail se résumait à "replanter" les quilles pour le prochain lancer pendant que les adultes comptaient les points. Les joueurs ne faisaient pas trop attention à moi. Il fallait bien se mettre sur le côté pour ne pas recevoir une boule ! Mon père et ses copains jouaient pendant des heures. Ils buvaient des pintes de bière et payaient des limonades à la "planteuse". Quand j’y repense, c’était le bon temps. J’ai eu du bonheur. Je passais l’après-midi avec mon père et l’on me donnait quelques sous pour mon travail.
Quand je vois qu’aujourd’hui les enfants ne savent plus jouer qu’avec des consoles et qu’ils sont si souvent enfermés ! Sans parler des portables… Moi, j’étais dehors par n’importe quel temps pour jouer avec me copines. Vivre une après-midi en famille, c’était être avec les autres, parler, partager. Les enfants de maintenant passent tellement d’heures seuls avec eux-mêmes. Je ne sais pas si c’est bon.
Kathy, Hautmont.