Les garçons joueront au football
et les filles seront majorettes…
( un témoignage de Marguerite, une habitante de Sous-le-Bois )
Á la maison, j’avais trois frères. Dans ma rue, pas de filles, que des garçons… Donc pour moi, normal, je ne m’amusais qu’à des jeux de garçons !
On allait jouer dans les pâtures aux cow-boys et aux indiens. On allait aussi à la maraude aux pommes. Mes frères m’apprenaient à tirer à la fronde. Maman me disait souvent que c’était dangereux et que, la maraude comme la fronde, ce n’était pas des jeux pour les petites filles. Mais je n’y prenais pas garde, je le faisais quand même. Je n’avais peur de rien. J’ai gardé quelques cicatrices de cette période car il fallait passer des barbelés.
Régulièrement aussi, les garçons venaient me chercher pour jouer au foot. Comme mes frères avaient été inscrits au club du coin, j’ai demandé à ma mère de m’y inscrire également. Elle m’a répondu que le foot, ce n’était pas un sport pour moi… Pas un sport de fille !
Maman aurait préféré que je sois majorette. C’était dans les années 67-68.
J’ai eu des poupées. Elles sont restées belles très longtemps… Je ne m’amusais pas avec elles ou si peu, juste pour faire plaisir à ma mère, je pense. A l’âge où mes petites camarades jouaient à la poupée ou à la dinette, moi, je préférais taper dans un ballon. A l’école, pendant la récréation, les filles jouaient plutôt à la marelle ou faisaient du lendit. Moi, je préférais m’amuser aux osselets comme les garçons.
Marguerite, 54 ans, Sous-le-Bois.
Le lendit était un ensemble de mouvements de gymnastique pratiqués dans le cadre scolaire et très en vogue dans les années 60, surtout pour les filles.